Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/358

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chère petite, que génie et malheur seraient tout un.

— Pas tout-à-fait, car le malheur peut exister sans génie, mais non le génie sans malheur !

— Puisque le destin t’a laissée libre dans le choix des substances qui doivent entrer dans la composition de l’âme de l’enfant de ta jeune châtelaine, pourquoi, ma sage petite fée, prendrais-tu dans ce creuset, puisqu’il ne contient que des élémens de malheur ? J’ai remarqué que tu n’as pas puisé dans tous ceux devant lesquels tu t’es arrêtée. Serais-tu forcée de prendre dans celui-ci ?…

— Non, me dit-elle, car « toutes les semences de bonheur que j’ai jetées dans cette âme, se flétriraient sous le souffle brûlant du génie, etc., etc., etc »

Pendant tout le temps que dura la description qu’elle me fit du génie (c’est celle qui se trouve dans le Double moi), la pauvre enfant fut dans une si violente agitation, qu’il serait difficile de la décrire. Et lors-