Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/415

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour l’accompagner dans le sein des demeures immuables, l’âme qui fut, une fois, revêtue de la dépouille mortelle dont elle s’est débarrassée ? Et respectons ici, jusque dans son excès trop excusable sans doute, respectons la douleur sans repos d’une mère.

« Élisa Mercœur a deux immortalités également assurées ; l’une que le monde ne peut refusera un jeune talent, si noble, si pur, sitôt éteint ; l’autre, plus certaine encore, plus haute et plus durable, puisqu’elle est à l’abri des vicissitudes humaines, celle que Dieu accorde aux créatures morales et intelligentes qui ont bien usé de ses dons. Et si la trop courte vie d’Élisa Mercœur fut consacrée à la poésie, elle fut consacrée aussi aux vertus modestes et généreuses, aux sentimens qui honorent et distinguent entre les autres. Sa chaste imagination ne connut que des rêves de gloire sérieuse, d’espérances avouées du ciel même. Son âme ne fut ouverte qu’à l’inspiration poétique et à la tendresse filiale. Maintenant que les chants de