Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/417

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’OMBRE D’ÉLISA MERCŒUR
APPARAISSANT À SA MÈRE [1].
STANCES.


Hélas ! elle n’est plus cette vive lumière,
De Nantes, son pays, et la gloire et l’honneur ;
Mercœur a terminé sa pénible carrière
                  Dans le besoin, dans la douleur.

Cette muse nouvelle, amante de la gloire,
Sur le Pinde à quinze ans rose avait su fleurir,
Et fut un temps l’amour des nymphes de Mémoire
                  Qui rose l’ont laissé mourir.

Leur douceur, leur éclat, leurs promesses trompeuses,
D’un caressant accueil le charme séducteur,
L’avenir, présenté sous des couleurs flatteuses,
                  Tout séduisait son jeune cœur.

Hélas ! elle ignorait qu’aux rives du Permesse
Jamais l’on ne germa sous les lauriers touffus,
Qu’on y cueille, avec peine, au lieu de la richesse,
                  Parfois la gloire et rien de plus.

Candide, elle ignorait que l’aveugle Fortune
Dans le sacré vallon n’a point de favoris,

  1. J’ai cru ne pouvoir mieux prouver ma reconnaissance aux personnes qui m’ont adressé les pièces suivantes, qu’en les insérant dans les Œuvres de ma fille.