Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/67

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ainsi que la vengeance de sa mort, la vieille ambition et la haine héréditaire dans sa maison contre la famille régnante. Digne héritier de son père, le jeune Henri de Guise essaya, dès l’âge de dix-huit ans, de réaliser le projet d’une ligue ou sainte-union qu’avait jadis formée, pendant la tenue du concile de Trente, le cardinal de Lorraine, son oncle. Cette association, dont le véritable but était, sous le prétexte de la religion, de renverser du trône la branche des Valois, resta longtemps secrète, renfermée dans les limites de la Champagne et de la Brie. Au commencement de l’époque dont nous allons parler, la Ligue n’était encore dans le ciel politique qu’un point à peine visible ; mais ce point allait grandir, se développer, devenir un nuage immense, couvrant de son voile l’horizon tout entier.

Il existait alors à la cour de France un prince sans crédit, sans factions pour le soutenir, dédaigné, méprisé par tous les partis, et toutefois sur le compte duquel