Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/139

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mi ses œuvres augustes, l’homme doué de la faculté de les appercevoir & de les sentir, tient le premier rang, & qu’enfant de Dieu il doit honorer ce titre respectable. »

Alors la scene change : on apporte un microscope ; on lui découvre un nouvel univers, plus étonnant, plus merveilleux encore que le premier. Ces points vivans que son œil apperçoit pour la premiere fois, qui se meuvent dans leur inconcevable petitesse, & qui sont doués des mêmes organes appartenans aux colosses de la terre, lui présentent un nouvel attribut de l’intelligence du créateur.

Le pasteur reprend du même ton : « Êtres foibles que nous sommes, placés entre deux infinis, opprimés de tout côté sous le poids de la grandeur divine, adorons en silence la même main qui alluma tant de soleils, imprima la vie & le sentiment à des atômes imperceptibles ! Sans doute, l’œil qui a composé la structure délicate du cœur, des nerfs, des fibres du ciron, lira sans peine dans les derniers replis de notre cœur. Quelle pensée intime peut se dérober à ce regard absolu devant lequel

    n’est-elle pas un avant-goût du plaisir qui l’attend lorsqu’il contemplera sans voile le vaste plan de l’Univers ?