Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/144

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pable, consolante & salutaire[1]. Mais avant nous lui ferions faire un cours assidu de physique expérimentale, il ne seroit pas possible alors qu’il se refusât à l’évidence que lui présenterait cette science approfondie. Elle a sû découvrir des rapports si étonnans, si éloignés & en même tems si simples, depuis qu’ils sont connus : il y a tant de merveilles accumulées qui dormoient dans son sein, maintenant exposées au grand jour, la nature enfin est si éclairée dans ses moindres parties, que celui qui nieroit un Créateur intelligent, ne seroit pas regardé seulement comme un fou, mais comme un être pervers, & la nation entiere prendroit le deuil à cette occasion pour marquer sa douleur profonde[2].

Graces au ciel, comme personne dans notre ville n’a la misérable manie de vouloir se distinguer par des opinions extravagantes & diamétralement opposées au juge-

  1. Quand on me parle des mandarins athées de la Chine, qui annoncent la morale la plus admirable, & qui se consacrent tout entiers au bien public, je ne démentirai point l’histoire, mais cela me paroit la chose du monde la plus inconcevable.
  2. La présence intime & universelle d’un Dieu bon & magnifique, ennoblit la nature & répand partout je ne sais quel air vivant & anime qu’une doctrine sceptique & désespérante ne peut donner.