Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/382

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Du Mexique.


De la ville de Mexico, le…


Cette ville acheve de reprendre son ancienne splendeur sous l’auguste domination des princes descendans du fameux Montezume. Notre Empereur, à son avénement au trône, a fait reconstruire le palais, tel qu’il étoit du tems de ses peres. Les Indiens ne vont plus sans linge & nuds pieds. On a dressé au milieu de la principale place une statue de Gatimozin étendu sur des charbons ardens ; au bas sont écrits ces mots : Et moi, suis-je sur un lit de roses !

Expliquez-moi ceci, dis-je au mandarin. Comment ! est-il défendu de nommer cet empire la Nouvelle Espagne ? Le mandarin me répondit :

Lorsque le vengeur du Nouveau Monde eut chassé les tyrans, (Mahomet & César fondus ensemble n’auroient point encore approché de cet homme étonnant,) ce vengeur formidable se contenta d’être législateur. Il déposa le glaive pour montrer aux nations le code sacré des loix. Vous n’avez point d’idée d’un pareil génie. Sa voix éloquente sembloit celle d’un dieu, descendu sur la terre. L’Amérique fut partagée en deux empires. L’empereur de l’Amérique