Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/112

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Sulli.

Elle étoit nécessaire… Il faut entrer dans Paris.

Henri.

Vous avez été le premier à me conseiller d’aller à la messe, & vous êtes resté protestant.

Sulli.

Je l’ai dû. Ils haïssoient votre religion, & non votre personne ; il falloit que vous fussiez catholique. Il m’étoit permis, à moi, de demeurer fidele à la loi de mes peres.

Henri.

Je me suis reproché plus d’une fois ma foiblesse ; je ne m’en console que par l’idée que ma conversion rétablira la paix. Eh ! que ne sacrifie-t-on pas à ce grand intérêt ?

Sulli.

Les esprits ne sont pas préparés encore pour un heureux changement… Point de remords, Sire ! les rois doivent dominer les religions, & ne s’attacher qu’à celle qui, composée d’éléments purs, découle du sein de la divinité, dont ils sont ici-bas les