Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/113

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images, quand ils sont éclairés, fermes & bienfaisans. Ils doivent être au-dessus de ces pratiques superstitieuses qui avilissent la raison, abâtardissent les peuples, leur ôtent leur énergie & leurs vertus. C’est à eux de préparer de loin à leurs sujets un culte raisonnable, digne de l’homme, & de faire tomber, soit par les mépris, soit par une sagesse attentive, ces querelles misérables qui ont tant de fois ensanglanté la terre ; c’est ainsi que, législateurs sublimes & prévoyans, ils deviennent les bienfaiteurs du genre humain.

Henri.

Que ne puis-je l’être sous ce point de vue, & faire avancer mon siecle vers la vérité ! Mais, né dans une religion qui a rendu à la raison humaine une partie de sa liberté, je me trouve forcé de rétrograder, entraîné par la barbarie qui m’environne de toutes parts ; me voilà obligé d’embrasser un culte chargé d’absurdités révoltantes. Eh ! que deviendra le bien que je voulois faire aux hommes ?