Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/127

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accroître l’opiniâtreté du peuple : & qu’en arrivera-t-il ? Le trépas d’un plus grand nombre.

Henri.

Ils sont dans les tourmens de la famine, & vous considérez les cruels droits de la guerre !… Fais ce que je te dis, mon ami. Je connais le malheur. J’ai vu de près le besoin ; & si jamais je regne, je ferai en sorte qu’aucun de mes sujets n’éprouve le mal-aise de la disette.

Biron.

Mais au moins, Sire, que la longueur du siege ne vous rebute point. Vous avez rapproché les postes ; vous avez resserré la ville ; vous avez brûlé les moulins. Toute ressource va bientôt leur manquer ; ne perdez pas le fruit de tant de victoires… Vous emporterez la ville.

Henri.

Je sais tout cela ; mais ce que tu ne sais ni ne sauras jamais, c’est ce qu’il m’en coûte pour rester ici… L’homme de Brissac ne vient point… Voilà deux heures de retard…