Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/131

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Langlois.

Une mere a mangé son enfant.

Biron.

Ciel ! Et comment, dans leur désespoir, ces malheureux n’égorgent-ils pas la garnison ?

Langlois.

La garnison les égorge.

Biron.

Et les prêtres souffrent de telles horreurs ?

Langlois.

Les prêtres appellent ceux qui meurent des martyrs.

Biron.

Et ces infortunés se croient tels ?

Langlois.

Ceux qui survivent parlent de la gloire de les imiter ; on promene le saint sacrement dans les rues, pour fortifier les courages. Voilà le pain qui les nourrit. Si un homme tombe dans la foule en expirant de besoin : encore une ame dans le ciel, s’écrie le prêtre, réjouissez-vous-en avec moi. Venez, mes amis ;