Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout l’or du monde. Si vous me renvoyez à M. de Brissac, j’y retourne, mais sans lettre.

Henri.

Sans lettre ?…

Langlois.

Oui, je serai arrêté, interrogé, fouillé… Dites-moi ce que vous voulez qu’il sache ; il le saura de vive voix… Songez que, quand j’aurai votre secret, j’en serai plus maître au milieu des tourmens, que la famine n’est maîtresse des entrailles qu’elle dévore.

Henri, après un silence.

Ami, je sens en ce moment que je ne suis pas si grand que toi.

Langlois, s’inclinant.

Henri sera toujours le héros de la France ; & mon premier devoir est de mourir pour elle & pour lui.

Henri.

Eh bien ! dis au gouverneur que Henri savoit bien qu’il auroit toujours lieu de chérir M. de Brissac autant qu’il l’a constamment