Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maison que je visite ; & qu’ai-je vu ? quel spectacle d’horreur ! Des couleuvres & des serpens engendrés dans les décombres de ces demeures désertes, & qui rongent les cadavres restés sans sépulture… Ceux qui vivent ressemblent à des spectres. N’avons-nous pas traversé des rues où des infortunés couchés sur le ventre, broutoient l’herbe rare, à l’exemple des animaux ? Quel courage ou quelle opiniâtreté anime donc ce malheureux peuple ?

L’Officier.

Autant nous sommes touchés de compassion sur le sort des assiégés, autant leurs tyrans se montrent insensibles. Le murmure & la plainte leur sont défendus. Ils réservent leurs gémissemens pour le silence des ténebres, dans la crainte d’être punis comme réfractaires aux ordres qui défendent de demander la paix.

Lancy.

Ils veulent éterniser la guerre ; mais ces prêtres qui l’ordonnent ne combattent pas…