Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/150

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voient d’expirer en se gorgeant d’une nourriture infecte… O mon ami, quel moment pour mon cœur, si je la retrouvois ! Quelle joie de la serrer contre mon sein, de voir son front reprendre ses couleurs, de la contempler renaissante entre mes bras ! Je ne voulois que cet instant… Le ciel me le refuse, & il faut abandonner cette ville sans pouvoir du moins embrasser ses tristes restes… Mon devoir m’est bien dur ; & il n’y a qu’un roi comme le nôtre pour qui l’on puisse faire de tels sacrifices.

L’Officier, montrant la chambre voisine.

J’ai cru entendre de ce côté quelques gémissemens étouffés… Parcourons toute cette enceinte, & retirons-nous, si nous n’y trouvons pas l’objet de votre tendresse alarmée.

Lancy.

Je n’avance qu’en tremblant, je redoute le plus grand des malheurs. Je la demande & frémis de la rencontrer…

(Ils entrent dans la chambre, & après un