Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/154

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Mlle. Lancy.

Allez, mon cher parrain, allez. Ramenez-le, sauvez-le ; il se perdra sans vous. Mes maux sembloient s’adoucir à sa vue ; mais, puisque nous allons expirer, je vais vous révéler tout l’amour que je lui porte ; il n’y a plus à dissimuler sur le bord du cercueil, & c’est dans les bras de sa mere que j’avoue ce sentiment pur & caché au fond de mon cœur : vous le lui direz, je vous en conjure ; c’est dans cette idée seule que je consens à quitter la vie…

Mad. Hilaire.

Ô ma fille ! que le ciel prolonge tes jours & retranche des miens ! J’ai trop vécu… oui, trop long-tems…

Mlle. Lancy.

Mere infortunée, souffrez-vous plus que moi ?… J’ai un pere que son devoir entraîne sous les drapeaux de Henri ; il donne la mort ou la reçoit ; c’est à regret qu’il fait couler le sang des Parisiens… O détestable