Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/163

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qu’ils répandoient parmi le peuple ; les conjurer de prendre des sentimens humains ; leur exposer son respect pour la religion… comme il s’attendrissoit en leur peignant le triste état de la patrie ; ses belles campagnes dévastées ; ses villes florissantes sans communication & sans commerce ; l’anarchie à la place des loix ; les tribunaux déserts ; la police interrompue ; les autorités subalternes & les dominations arbitraires dévorant tout & remplaçant la majesté royale. O mon ami ! il étoit ému jusqu’aux larmes, en déplorant ces viles erreurs de la superstition qui dénature l’homme. Mais elle a transformé vos ligueurs en tigres cruels : fanatiques, cupides, intéressés au désordre, ils ont soif du pillage & des déprédations ; ils se sont vendus à l’étranger, & n’apperçoivent pas même l’esclavage qui va les enchaîner. Allez, un jour viendra que vous regretterez, mais trop tard, d’avoir écouté ces organes d’imposture, ces ministres de désolations… Je ne puis en dire davantage… Adieu, ma fille.