Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/167

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Hilaire pere, s’arrêtant.

Oui, ma main tombe ; ma main ne portera aucun aliment à ma bouche, tandis que loin de nous, mon fils souffre… Je ne veux plus de ces secours, s’il ne les partage… Le cruel ! nous quitter au moment où la providence nous exauce… Ah ! son intention étoit bonne : il vouloit nous soulager… Le ciel m’a donné un bon fils. Au péril de ses jours, il se précipite dans quelque danger pour nous rapporter de quoi vivre. Mais qu’entends-je ? on monte ; qui vient ici ? Ce sont des voix confuses. (En étouffant un cri.) Ah ! mon Dieu, mon Dieu ! ce sont les Suisses… Qu’allons-nous devenir !…

Mad. Hilaire.

Les Suisses !… Nous sommes perdus. (On entend plusieurs voix confuses et terribles qui disent :) c’est ici, c’est ici. — En es-tu bien sûr ? — Je te le dis. — Oui, c’est ici ; je ne me trompe point. — Entrons. — De force ou de gré.