Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/180

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Hilaire fils, impétueusement.

Non, c’est plutôt… Les ligueurs, vous dis-je, sont des barbares & des imposteurs qui se moquent tout bas de notre crédulité… Eh, quels secours abominables ont-ils osé vous offrir, eux qui se disent vos amis ! Répondez…

Hilaire pere.

Ils souffrent comme nous. Réduits à la même extrêmité, que peuvent-ils dans cette effroyable disette ?

Hilaire fils.

Allez, elle n’existe pas pour eux.

Hilaire pere.

Ne perdons pas du moins la constance & la foi. Faut-il devenir coupables parce que la faim nous consume ? & pour quelques courts momens qui nous restent à vivre, trahirons-nous l’auguste croyance de nos peres, en nous liant aux huguenots ?… Seroit-ce mon fils que j’ai élevé dans mon sein, qui s’égareroit à ce point, qui renieroit le nom catholique ?…