Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

& les Espagnols, de m’armer contre ces infames oppresseurs, de mettre un frein à leur atrocité, de me dévouer tout entier au roi légitime, de fermer la bouche à ces cruels théologiens qui ont travaillé à éteindre dans le cœur des catholiques toute fidélité à leur souverain, & qui, rompant ses liens nécessaires de l’obéissance & de la subordination, établissant une autre autorité que celle du prince, ont été cause de tous les maux horribles qui ont couvert le royaume ; je jure enfin d’écraser le serpent du fanatisme, qui s’est replié de tant de manières pour exhaler ses poisons. Je remets à Dieu qui m’a protégé jusqu’ici, & dont je crois suivre en ce moment l’auguste & sainte voix, je lui remets ma vie entière, la consacrant à mes concitoyens. Si la mort m’enleve, mon trépas du moins ne sera pas infructueux ; mes jours auront été prodigués pour ma patrie. Que je sois en butte à tous les traits des ennemis de la France, & qu’elle soit sauvée !… Adieu ; vous