Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/204

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les vrais citoyens, nous venons à l’effet que, défendant les privileges des catholiques, vous fassiez justice selon votre charge, qui est de traîner en prison ces malheureux hérétiques, comme châtiment préliminaire du supplice qui leur est destiné. (Les satellites environnent Hilaire & sa famille, & les chargent de chaînes.)

Hilaire pere.

Imposteur barbare, c’est toi qui te disois mon ami !…

Aubry.

Dieu l’emporte. Sa cause…

Hilaire pere.

La cause de Dieu ! Monstre ! j’ai été trop crédule. J’ai mérité mon malheur. Mais je m’éleve au-dessus de tes fureurs. Je ne m’attendris que sur ces femmes. Tu signales contre elles tes lâches vengeances. Va, j’ai le droit de te mépriser au fond de mon âme ; mais mon fils, du moins, mon fils est à l’abri de tes coups. C’est une victime chere qui t’est échappée. (Lui montrant le corps de sa mere.)