Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/205

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Assouvis ta rage. Regarde ! ce n’est pas la cent millieme victime que tes pareils ont immolée. Jouis d’un spectacle fait pour ton cœur ; repais-en tes avides regards… Acheve : ton triomphe ne sera pas long…

Aubry, à part.

La vieille est morte ; mais elle a parlé. (Haut.) Que le corps de cette femme, décédée dans des sentimens hérétiques, soit privé de la sépulture des fideles. Elle est réprouvée également & de l’église & de Dieu, & livrée à cette heure à la damnation éternelle. Que son corps soit traîné à la voirie, en attendant qu’il ressuscite pour rejoindre aux enfers son âme abominable…

Hilaire pere, enchaîné, avec fureur.

Démon de la terre ! quel que soit le jugement de Dieu sur elle, va, il y aura toujours un espace infini entre son ame & la tienne. Les tourmens que tu inventes ici bas, les bûchers que ta rage allume, tu voudrois en pousser, en attiser les flammes jusques dans un monde inconnu ; mais c’est