Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/215

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Espionnez les discours, devinez les regards, & interprétez jusqu’au silence. Au moindre soupçon, amenez ici pêle-mêle & sans distinction, ceux dont la physionomie seroit équivoque. Il vaut mieux arrêter dix personnes que de laisser échapper un hérétique… Allez, il y aura de la place pour tout le monde… Je fais creuser quelques cachots de plus, & ce sera bientôt fait… Parlez avec emphase de nos partisans ; exagérez leur nombre & leur force, & venez me rendre compte de tout. (Les Ligueurs subalternes saluent, & vont pour sortir. Il les arrête.) Faites sur-tout comme si vous étiez exténués par la famine ; & quand vous serez auprès de quelque bon catholique prêt à rendre l’ame d’inanition, prenez garde que votre son de voix ne trahisse le bon repas que vous avez fait. (Les Ligueurs subalternes se retirent.)