Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/222

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hérétiques, ne peuvent occuper le trône. Chassés à jamais eux & leur postérité…[1] Vous souvenez-vous, quand j’ai amené ici tout le parlement comme un troupeau de moutons ? Ces vieilles robes noires, si redoutées, si redoutables, n’ont pas fait la plus légere résistance.[2] Je rirois bien, si un jour j’allois tenir de même le Navarrois !

  1. Les prédicateurs prenoient pour texte de leurs sermons : De luto fæcis eripe nos, Domine ; & ils traduisoient ainsi pour le peuple : Seigneur, débourbonnez-nous ; par un effet de votre miséricorde, débourbonnez-nous, Seigneur. Ce misérable calembour fit grande fortune ; tant le peuple haïssoit & rejetoit la maison de Bourbon, pour idolâtrer les Guises.
  2. Le parlement donna, le 28 juin 1593, ce fameux arrêt, par lequel il réclamoit les loix fondamentales du royaume, & notamment la loi salique. Il s’opposoit à ce qu’on mît sur le trône de nos rois une maison étrangere. Cet arrêt fut alors d’un très-grand poids dans la balance, & la fermeté du parlement ne contribua pas peu à faire monter Henri sur le trône de France. Il ne seroit pas difficile de prouver que les parlemens ont soutenu & augmenté en tout tems les prérogatives royales.