Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/250

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Lancy, à Hilaire.

Mon ami, quel moment !… Comme d’un instant à l’autre le sort de cette malheureuse ville est changé !… En vous quittant, je n’espérois pas si-tôt vous revoir… A peine suis-je de retour au camp, que l’ordre arrive aux troupes de marcher vers les remparts. Je gémissois d’être forcé encore une fois de rougir mon épée du sang de mes compatriotes. Nous comptions aller à l’assaut… Quel a été notre étonnement & notre joie ! Les portes s’ouvrent à l’approche de Henri, Brissac lui présente les clefs ; tout se soumet : les factieux disparoissent… Nous avançons… Non, ce n’est point une ville qui se soumet à son vainqueur ; c’est un roi paisible qui entre en triomphe dans sa capitale… Entendez-vous ces cris d’allégresse ?… Ils vont aux pieds des autels rendre hommage au Dieu des armées, d’une victoire d’autant plus chere à son cœur, qu’elle ne lui coûte point de sang. Le Louvre va recevoir son roi. La