Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/71

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constamment ce qu’il a commencé pour l’intérêt de l’église & de l’état.

Hilaire fils.

Ils vont finir, dites-vous ? Et les assiégeans, toujours maîtres des environs, ne sont pas repoussés, & l’échelle du vainqueur est encore aux pieds de nos murailles. On ne peut s’échapper dans la campagne, ni faire entrer des provisions dans la ville. La contagion menace de mêler bientôt ses horreurs à celles de la famine… Ah ! mon pere, votre œil se courrouce & s’enflamme… Je n’en dirai pas davantage…

Hilaire pere.

Tu feras bien, mon fils : car tes discours m’affligent ; & la famine qui tue les corps, me paroît cent fois moins hideuse que l’hérésie qui tue les ames. Ces calamités, te dis-je, seront passageres ; & notre sainte religion attaquée, mais triomphante, comme l’ont prédit les prophetes, sera raffermie sur de nouveaux fondemens.