Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/89

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Guincestre.

Voilà le coup que nous redoutions. Il a été fort habile ; mais nous avons de quoi parer à ce tour d’adresse. En présentant cette conversion comme fausse & dissimulée, en la dénonçant comme une nouvelle hypocrisie, un mensonge public fait au ciel & à la terre, un piege politique pour établir plus sûrement le protestantisme en France, nous l’arrêterons sur les degrés du trône…

Aubry.

Mais il faut persuader cela, & tout le monde n’a pas la même chaleur pour nous croire.

Guincestre.

Tu sais que l’on est toujours éloquent pour la multitude, lorsque l’on crie hautement au nom de Dieu & de la religion ; le peuple s’émeut alors comme par enchantement ; il ne faut pas d’autre argument que celui-ci : le pape ne reçoit point cette abjuration. Alors le glaive que Henri tient