Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/94

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tretenir dans son imbécillité native. Étouffons l’aurore d’une raison qui voudroit percer par intervalles. Qu’il ne pense jamais que d’après nous. En fondant notre autorité sur son imagination ardente & foible, craintive & crédule, notre pouvoir régira ses esprits, et notre autorité s’élèvera sans peine au-dessus du pouvoir des rois…

Aubry.

Toute ma crainte est, qu’enfin ce peuple n’ouvre les yeux ; il ne faudroit qu’une lueur rapide & fatale pour lui faire appercevoir ce tas de mensonges que nous avons fabriqués… S’il alloit raisonner, que deviendrions-nous ?

Guincestre.

Ta crainte est justement fondée. Il est une invention récente, que j’ai toujours jugée très-dangereuse, & dont les conséquences n’ont pas encore été apperçues par nos sublimes sages.

Aubry.

Quel est cet objet nouveau, destructeur