Page:Mercier - Le Nouveau Paris, 1900.djvu/148

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sans efforts violents et sans exagérations ; elle sera l’exemple de la sagesse après l’avoir été de la victoire ; et un bon mot créé ou répété par un folliculaire, ne ridiculisera plus chez nous la sainte expression des lois.


LE COMITÉ CENTRAL DE L’ÉVÊCHÉ



Si l’on pouvait douter un instant de la part active que les étrangers ont eue dans nos affaires, en soudoyant plusieurs chefs des jacobins, et en poussant les autres aux crimes, il ne faudrait que jeter les yeux sur le Comité central de l’Évêché qui se trouve formé tout à coup comme par enchantement, qui se dit investi des pouvoirs illimités de toutes les sections de Paris, qui déclare cette ville en insurrection, et arrête que les barrières seront fermées.

La plupart des membres qui composaient ce Comité, n’étaient pas Français : on y remarquait ce Gusman, Espagnol dont j’ai tiré tant d’aveux lors de ma captivité, et qui s’intéressait à mon sort au point qu’il voulait me sauver, en me séparant de mes collègues, ce que je refusais constamment.

Le Suisse Pache[1], le Belge Dubuisson, le Neufchâtellois Marat, l’ex-capucin Chabot, beau-frère de deux Autrichiens, voilà ceux qui nommèrent Henriot commandant provisoire de la force armée, et qui donnèrent quarante sols par jour aux sans-culottes qui resteraient sous les armes. Ils peuplaient aussi les tribunes de leurs insolents agents. Ils déchaînèrent l’anarchie qui allait les dévorer, et ce qu’il y a de plus incroyable, c’est qu’en frappant ces coups, en dissolvant la réunion conventionnelle, ils voulaient que cette dissolution eût l’air de venir de la Convention elle-même.

  1. C’est à Pache que l’on doit l’inscription républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité.