Page:Mercier - Le Nouveau Paris, 1900.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les Royalistes : Ils n’en ont que le nom, ils tâchent de se faire payer.

Les Jeunes gens ont aussi formé un parti. Les plaisirs de la jeunesse ont été un jeu de comédie marqué au coin de l’absence du goût et même de la moralité.

Quand une révolution ne fait pas ressortir les vertus, ce sont des vices qui en rejaillissent ; et c’est le cas de notre jeunesse. Dans les villes elle n’a que changé d’esclavage, elle est abrutie par la folie du jeu connu sous le nom d’agiotage.

Les Montagnards : Il y en avait trois classes : les habiles, les forts et les imbéciles. Les habiles furent bannis, les forts condamnés à l’échafaud, les imbéciles se sont sauvés entre deux eaux.

Les Dantonistes : devinrent les opposants des habiles, et ne sont pas encore détruits.

Les Soixante-treize : reste de plus de cent individus arrachés du sénat aux journées désastreuses du 31 Mai et 1er Juin… Ils ont regagné la victoire…

Le Marais : gens mitoyens qui haïssaient les Montagnards par aversion pour le crime, plutôt que par goût pour la vertu. Ils parlent principes sans trop les connaître : ils seraient devenus Dantonistes pour renverser Robespierre.


ARBRES DE LIBERTÉ



C’est un superbe végétal qu’un arbre ; dans les beaux jours de la Révolution les arbres de la liberté cheminaient de tous les bois voisins, déplaçaient les pavés, prenaient racine au pied des maisons et mariaient leur verte chevelure aux balcons des différents étages, qu’ils ombrageaient.

Les signes de cette liberté naissante étaient salués par nos regards attendris. Quel plus riant spectacle que ce