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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/100

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pratique, lorsque leur propre expérience leur en a démontré l’insuffisance & le danger ?

C’est qu’ils veulent traiter la médecine d’une maniere tout-à-la-fois obscure & lucrative, faire des visites nombreuses, ne rendre compte de rien, ne point communiquer avec tout profane, & s’envelopper dans leurs theses barbares, ouvrage des siecles les plus opposés à la saine physique.

La séparation qu’ils ont établie entre celui qui écrit l’ordonnance, & celui qui compose le remede, est déjà un préjugé bien défavorable pour la guérison ; ils se refusent de même à l’analyse chymique des médicamens ; & n’ayant aucune idée nette sur l’étrange composition & décomposition de toutes ces drogues, ils n’en mettent pas moins en usage ces poisons terribles, qui sortent de la boutique des apothicaires : de sorte que le malade a deux fléaux à combattre, l’ordonnateur audacieux, & le manipulateur infidele.

La médecine est donc, de nos jours, un charlatanisme hardi & accrédité, dont ceux