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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/101

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qui l’exercent, sentent le vuide, l’incertitude & la confusion ; mais qu’ils n’abandonnent pas pour cela, parce que ce charlatanisme produit de l’argent.

La faculté de médecine traîne encore dans notre siecle les préjugés & les erreurs des siecles les plus barbares. Tandis que la physique a fait des progrès qui ne lui sont pas dus, elle semble se complaire dans les ténebres épaisses de ses vieilles formules, & craindre les traits de lumiere qui décomposeroient tout-à-coup ce fantôme qui en impose à la crédulité humaine.

Les médecins, grace à Moliere & à d’autres écrivains, ennemis de ces imposteurs fourrés, ont reçu tant de sarcasmes, qu’ils ont enfin renoncé à la coutume de saigner un pauvre homme vingt-cinq fois, comme ils faisoient encore il y a trente ans. À force de les ridiculiser sur leurs autres pratiques meurtrieres, on les obligera peut-être à suivre la méthode d’Hypocrate, qui ne prescrivoit presqu’aucun remede, mais étudioit la nature,