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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/197

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des robes ouvertes des Européennes modernes ; je sais que leurs sandales ont pu recevoir l’élégance de nos souliers exhaussés & mignons ; mais enfin qu’en coûtoit-il de nous donner la description de leur coëffure, de ses accessoires, de ses variations, & de son ensemble brillant ? Pourquoi les écrivains n’ont-ils pas parlé de l’arrangement des cheveux ? Pourquoi ont-ils négligé de nous faire connoître la base de l’admirable édifice, où il commençoit, où il finissoit ? Où plaçoit-on la topaze & la perle ? De quelle maniere les fleurs étoient-elles entrelacées, &c ? Qui les a donc empêchés de peindre la sphere mouvante des modes ?… Ah ! je le sens moi-même, en voulant ici prendre le pinceau ; c’est qu’il est impossible de peindre cet art, le plus vaste, le plus inépuisable, le plus indépendant des regles communes. Il faut voir la beauté donnant à son miroir le dernier coup-d’œil de satisfaction, & puis admirer & se taire.

En effet, si je voulois représenter une