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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/212

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encore assujetti à une forte taxe ce nombreux domestique enlevé à l’agriculture, qui propage la corruption, & sert au luxe le plus inutile & le plus monstrueux.

Mais la finance est alliée aujourd’hui à la noblesse, & voilà ce qui fait la base de la force réelle. La dot de presque toutes les épouses des seigneurs est sortie de la caisse des fermes. Il est assez plaisant de voir un comte ou un vicomte, qui n’a qu’un beau nom, rechercher la fille opulente d’un financier ; & le financier qui regorge de richesses, aller demander la fille de qualité, nue, mais qui tient à une illustre famille.

La différence est, que la fille de condition (qui étoit menacée de passer dans un couvent le reste de sa vie) se lamente, en épousant un homme qui a cinq cents mille livres de rente ; croit lui faire une grace insigne en lui donnant sa main ; & crie aux portraits de ses ancêtres, de fermer les yeux sur cette mésalliance. Le sot époux, tout gonflé de l’avantage de prêter son argent