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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/220

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du personnage le plus capable d’éclairer son siecle & sa nation. Et pourquoi ce ton dédaigneux ? Parce qu’il est mal frisé.

Ces jeunes gens bien endoctrinés ne se mettent en colere que pour des riens. Ils ne frappent du pied, ne jurent, ne tempêtent que quand leurs chevaux retardent de deux minutes ; alors la fureur leur coupe la parole.

On les instruit ensuite à savoir se mettre en chenille, & les variations du haut-de-chausse, de la cravate & du pantalon. C’est ainsi qu’ils courent le matin, c’est-à-dire à midi, en allant visiter les femmes, en leur demandant d’un air de nonchalance, qui a peint le portrait de vos bagues, de vos tabatieres, de vos bracelets ? Quand on boude, on garde cet habillement le soir, & l’on avertit tout le monde qu’on ne soupe point en ville.

On peut ranger dans la classe des maîtres qui enseignent toutes ces belles choses, les médecins qui traitent les maladies imaginaires. Le médecin, s’il est affectueux, joli, agréable