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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/231

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Point de maison assez riche à Paris pour donner à dîner & à souper. La robe dîne, & la finance soupe. Les seigneurs ne dînent qu’à trois heures & demie.

Nos repas sont un peu tristes ; on ne boit plus ; on change d’assiettes sans les salir ; on médit tout bas à sa gauche, de celui qui est à sa droite ; une certaine dignité froide a remplacé la gaieté que le vin inspiroit jadis.

Celui qui tient une bonne table, a du moins l’avantage que l’on ne passe point sous silence ses qualités ; & s’il a des talens, ils ne resteront pas sans prôneurs.

Les riches ont de l’argent pour les superfluités ; ils n’en ont point pour obliger.

C’est un militaire, dit-on, qui a inventé une dormeuse, pour courir la poste entre deux draps.

On donne des pensions sur les jeux à des femmes de qualité, & les vieilles tiennent le tripot.

Nos jeunes seigneurs ont dans leur bibliotheque Montaigne & Montesquieu ; mais