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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/293

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& la magistrature. J’ai vu deux exils de parlement ; & cette lutte petite & ridicule a plus séparé les cœurs du trône que tous les autres désastres.

Je n’ai point vu les débats sanglans pour la succession de l’empereur ; mais j’ai vu deux guerres mal entreprises, mal conçues, & qui prouvent que la connoissance de nos vrais intérêts politiques nous manque & nous manquera encore long-tems.

Je n’ai point vu l’hôtel-de-ville fermé, & le paiement des rentes suspendu ; mais j’ai vu un ministre voler un argent qui n’étoit point dans les coffres royaux, briser ceux de ses voisins, & faire des opérations vraiment cartouchiennes. Qui le croiroit ? il passa encore pour un homme habile, tandis qu’il n’y en eut jamais de plus inepte & de plus impudent ; car il alloit anéantir pour jamais le crédit qui restoit au monarque.

J’ai vu la morgue pédantesque des économistes, de ces agromanes enflés de leurs prétendues découvertes, annoncer une ré-