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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/316

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Cet abus vexatoire est assez connu ; mais on ne savoit pas sans doute, que l’on ne traînoit un citoyen chez un commissaire que pour la forme, & que la détention ou la non-détention ne dépend point de lui, quoique vous soyez traduit à son tribunal.

Nos spectacles auroient besoin d’un écrivain qui les surveillât, pour ainsi dire, qui tînt registre des insultes faites au public, soit par la négligence, soit par la paresse ou l’ineptie des comédiens.

Tous les arts sont soumis à une critique salutaire, qui les tient en haleine. Pourquoi la déclamation seroit-elle exempte des remarques journalieres & suivies qui pourroient contribuer à sa perfection ? En fait des plaisirs que procure ce bel art, on doit se montrer délicat ; & si l’illusion n’est pas entiere, elle est nulle.

Comment la critique ne repousse-t-elle pas ces automates qui assassinent la sensibilité publique, en détruisant la beauté de nos chefs-d’ceuvres ? Tel comédien s’aguerrit aux