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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/72

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mais il n’est pas bon que les tuyaux capillaires soient desséchés. Quoi, faire remonter incessamment l’argent vers le trône ! Les particuliers n’en n’ont-ils plus besoin pour alimenter le commerce, l’industrie & les arts ? Pourquoi toute la malle d’especes monnoyées dans une seule main ?

La politique qui, au lieu d’être journaliere, se jette dans un tems qui n’existe pas encore, est une politique fautive, parce qu’il est impossible au génie le plus profond de calculer les événemens futurs ; parce que le champ des révolutions étranges est immense ; parce que la guerre est un mal présent & affreux, tandis que le bien qui en peut résulter est évidemment éloigné & incertain.

Ce n’est pas que la dette nationale doive effrayer l’œil de l’homme d’état : car l’emprunt, en lui-même, n’est point un mal. Mais c’est l’application de ces fonds précieux à une guerre absorbante, comme l’élément qui la porte, ou à des édifices d’une pompe stérile, ou à des efforts superflus, &c. qui