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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/76

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bilans on se met à son aise. Une faillite d’un million donne un produit net de deux cents cinquante mille livres : c’est la regle.

Qu’arrive-t-il ? La confiance, qui est l’ame du commerce, n’existe plus. Tous ces dérangemens réitérés ont mis chacun sur ses gardes, & les difficultés se rencontrent où il n’y en avoit pas il y a cent ans.

Quand la faillite est ouverte, il y a des hommes qu’on appelle médecins des fortunes délabrées, & qui dirigent vos affaires sans que vous vous en mêliez. Les créanciers vont, viennent, sont obligés de paroître, de signer, de lever la main, de faire reconnoître leurs billets. Le débiteur est tranquille & ne sort pas de sa maison.

Il faut distinguer les faillites des banqueroutes. Celles-ci sont presque toujours frauduleuses ; les premieres peuvent naître du malheur des circonstances, d’une fausse spéculation, de trop d’ardeur, & méritent plus d’indulgence.

Si le marchand déclaroit le premier vuide