Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 84 )

Il n’y avoit plus de trompettes ni de pédales, un seul clavier restoit ; la carcasse du grand orgue étoit absolument vuide. Cependant Daquin toucha son Te Deum la veille de S. Pierre, & les auditeurs furent encore plus nombreux, par rapport à la rareté du fait. On ne s’apperçut point que tant de jeux manquassent. Les accompagnemens paroissoient y être, & l’on entendit ronfler la pédale de flûte, quoiqu’elle n’existât plus. Grand bruit entre les facteurs qui étoient présens. — Mais vous avez laissé la pédale, disoit-on à Cliquot. — Non, je vous jure. — Mais cela est impossible. — Puis un gros pari. Le Te Deum fini, on monte à l’orgue, on examine, on cherche, on ne trouve rien que l’homme singulier, qui venoit de tromper si victorieusement ceux même qui fabriquent l’instrument.

L’orgue une fois réparé & augmenté de bombardes, on annonce dans les papiers publics la fête de Saint-Paul : nous y étions ; prodigieuse affluence ! Il faut ici du détail :