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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/108

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autre ! Chez les Athéniens, on broyoit la ciguë, on la présentoit au condamné, qui portoit le gobelet à ses lèvres, & se donnoit lui-même la mort.

Ne pourroit-on pas inventer une machine qui feroit périr le criminel dans un instant indivisible, & qui déroberoit aux yeux le spectacle effrayant & funeste d’un homme qui en tue un autre, plein de vie, de force & de santé.

N’a-t-on pas vu dernièrement, à la porte Saint-Martin, un malheureux condamné à la roue, sortant de dessous la barre, au moment qu’on le délioit, se dresser inopinément sur sa jambe non cassée, & fort de la rage de la douleur, saisir son bourreau pour le mordre & l’étrangler. Quelle lutte ! & c’est en présence de tout un peuple, d’un peuple humain, qu’elle a eu lieu ! Ah ! l’exécuteur des hautes-œuvres sera toujours un bourreau.

Je viens de lire un autre arrêt du conseil, qui défend la Poularde, conte. C’étoit un conte licencieux inséré dans un journal. Le peuple, qui ne lit qu’à moitié, disoit : il