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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/230

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nous devons cette sécurité, base de la société civile, & son plus grand bienfait ?

Mais comme cette troupe est armée, qu’elle est toujours prête à frapper, c’est parce qu’elle tient perpétuellement des armes terribles & meurtrières, que la prudence & la circonspection doivent présider à ses fonctions redoutables. Elle ne doit jamais mettre la main trop légèrement sur un particulier, ni passer les bornes de sa mission, sans quoi le cultivateur seroit vexé par ceux même à qui le souverain a confié la défense du foible. Le glaive deviendroit dangereux dans sa main, troubleroit le bon ordre, & des fonctions utiles deviendroient dangereuses. Le citoyen seroit soumis à des vexations ; on ne verroit que désordres de toutes parts.

On est trop porté à appeller révolte contre la maréchaussée en fonctions, un murmure populaire ; & les brigadiers ne sauroient être trop attentifs à ne point frapper, & à ne pas même tirer leurs sabres : car quelquefois, par cela seul, ils excitent la rumeur publique.