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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/118

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Passe encore pour les bourdons de Notre-Dame, qui, élevés dans les airs, ont un son mâle & majestueux qui remplit l’oreille & ne la fatigue point ; mais quant à ces cloches importunes, inciviles, qu’on fait jouer à tout propos, on devroit bien, au nom de l’harmonie ou du moins de l’humanité, faire cesser leur aigre & inutile tapage.

Le roi à Versailles fait taire toutes les cloches tous les jours de l’année, & aucune ne sonne qu’à l’heure de la chasse. Mais un pauvre moribond présenteroit vainement requête à l’archevêque de Paris, pour obtenir une heure paisible de sommeil.

Puisque la cloche d’église est baptisée, elle devroit bien être chrétienne, & ne pas troubler en ennemie le repos des fideles. Mais n’ai-je point fait ici un calambour à l’imitation du marquis de Bievre ? Qu’on me le pardonne ; la contagion quelquefois nous gagne.