MERCVRE DE FRANCE— 16-xi-1908 à cause de sa charité et un peu aussi à cause de son admira tion pour Barbey d’Aurevilly encore méconnu à Saint-Sauveur, excepté de ceux qui l’ ont approché et ont pu juger de l’ extrême simplicité de cet artiste aux apparences excentriques. Ils sont peu nombreux maintenant dans son pays d’ori gine. MUe Bouillet était morte en 1894. L ’ abbé Anger mourut en 1906, au mois d’ août, dans les bras de son fidèle Louis, qui, après l’avoir soigné avec un admirable dévouement, mit tous ses soins pieux à exécuter ses dernières volontés en conser vant le petit musée des souvenirs de Barbey d’ A urevilly et l’importante bibliothèque où l’auteur des Prophètes du passé voisinait avec les théologiens. Ces livres dédicacés sont les derniers vestiges de l’ existence de Barbey d’Aurevilly à Saint-Sauveur. Mais la bourgade écossaise parlera longtemps encore du grand Normand à ceux qui viendront Je chercher parmi les spectres à côté desquels il disait qu’il marchait toujours quand il revoyait la terre natale. C’est qu’ils y viendront après l’ avoir lu et ils retrouveront les restes du Quesnay où demeurait Sombreval, la rue des Lices que les chevaux de Néhel- traversèrent d’un si furieux galop, la tombe de l’ abbé de Percy auprès de la vieille église et celle de l’ abbé Léon d’Aurevilly dans les fossés du Châ teau. Retrouveront-ils, je me permets d’en douter? à côté de la chapelle de la Délivrande, la petite cabane au toit de chaume où mourut l’abbé Anger et où il donna jusqu’à l ’âge le plus avancé l’exemple rare d’une vie sacerdotale à la fois intellec tuelle et désintéressée ? RENÉ MARTINEAU.