connu, & fut aſſez heureux pour y apprendre
des nouvelles de ce qu’il cherchoit,
il ſut que Cavara avoit emmené
chez lui une jeune femme très belle ; &
par le portrait qu’on lui en fit, il jugea
que c’écoit la ſienne. En paſſant par Marſeille,
il fut de plus en plus confirmé
que c’étoit elle-même ; il prit un guide
qui le conduiſit dans la Gaule Celtique
à la maiſon de Cavara.
Les divers mouvemens de ſon cœur affligé.
Cavara, diſoit-il, ne peut être obligé
Qu’à force d’or de me la rendre.
Si ce Gaulois a le cœur tendre,
Érippe l’aura pu charmer,
Elle a de quoi ſe faire aimer ;
Plus fin que lui s’y pourroit laiſſer prendre.
Qu’importe enfin qu’il ſoit Gaulois !
Mon Érippe eſt femme une fois,
Elle a pu n’être point cruelle…
Et Xanthe n’eſt plus auprès d’elle !
À peine fut-il entré chez le Capitaine ; qu’il vit Érippe ſortant d’un jardin, accompagnée de quelques femmes. Dès qu’elle l’apperçut, elle courut ſe jetrer à ſon col avec toutes les marques d’une joie auſſi grande que devoit être la ſienne.