Page:Merlant - Bibliographie des œuvres de Senancour, 1905.djvu/20

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les… La liberté est un être chimérique comme le hasard. »

13e et 14e. Il reste à Sénancour, de sa lecture de la Théodicée, une tendance à « justifier l’intelligence universelle. » II voit le bonheur dans un mélange de jouissances et de peines. Spéculations sur la nature, où il prétend concilier avec la solution d’Aristole celle de Diderot.

15e. Conseils aux instituteurs des peuples (cf. Obermann). « Sans les passions, il n’est plus de morale. » Idée d’un état où « tous les ressorts de la morale et de la politique composent la perfection de la machine. » Ses maîtres ne sont pas les Descartes ni les Newton, mais Bayle, Fréret, Boulanger.

16e et 17e. Invocation à l’île de Bienne. Circonscrire son existence, mais il ne lui suffit pas d’être un disciple de Rousseau ; besoin de spectacles violents, imagination apocalyptique. — Conclut en niant l’idée de perfectibilité.

Ici s’arrête cette édition.

ce qu’on n’aurait pas désiré. On sent là le fruit d’une vie méditative ; beaucoup de vigueur dans la tristesse, résignation sans abandon.

12e. Institutions (cf. 15° de B, et aussi 11e de B). Contre l’esprit d’industrie : « II faudra enfin réprimer cette impatiente émulation. Le désordre des calculs arides deviendrait aussi funeste que l’était l’absence de l’ordre dans la vie sauvage. » Beaucoup plus d’esprit pratique que dans B : « Les institutions fixes supposaient un prestige religieux ou autre… Sans doute les institutions perfectibles auront moins de vigueur, mais elles semblent plus convenables aujourd’hui. Si toute forme sociale doit rester très imparfaite, notre imagination préfère le tourment varié des peuples ingénieux, les maux suspendus par la plainte, par la résistance, par une agitation qui néanmoins est féconde en inconvénients de tout genre » (Bien que la curiosité historique n’ait jamais été assez forte chez Sénancour pour lui donner le dédain de la spéculation et la religion du fait, — on sent qu’elle gagne et que de temps en temps elle triomphe de sa mauvaise volonté à étudier une réalité dé-