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LES CONCEPTS SCIENTIFIQUES

Les exemples sont si abondants que nous pourrions en citer indéfiniment, en les choisissant au hasard ; pour ne pas allonger inutilement notre texte, nous ne mentionnerons que quelques cas remarquables qui ont joué un grand rôle dans l’histoire de la pensée humaine ; toutefois, nous devons avertir que, le plus souvent, les effets de l’analogie formelle se confondent, s’ajoutent, ou se modifient comme nous aurons occasion de le constater, ou par l’analogie agissante, ou encore par d’autres procédés de conceptualisation ; de telle sorte qu’il est difficile de trouver dans les sciences de la nature, anciennes ou modernes, un exemple d’analogie formelle qui soit absolument pur.

Cette réserve ne s’applique pas aux groupements de nombres découverts par les mathématiciens ; pour ne citer qu’un cas, mentionnons les correspondances, membre à membre, de progressions géométriques et de progressions arithmétiques, et les immenses services que les tables de logarithmes ont rendus aux calculateurs ; malgré leur utilité pratique, il est pourtant évident que ce n’est pas en spéculant sur leur commodité future, mais en recherchant l’analogie que l’esprit humain a établie et ces correspondances, et celles que nous admirons entre l’algèbre et la géométrie, etc. Mais n’insistons pas là-dessus, abandonnons l’étude des groupements de choses purement intellectuelles, pour atteindre celle des choses sensibles dans leurs rapports, soit entre elles, soit avec des choses intellectuelles.

L’analogie formelle est le plus grand ressort de la science de la Renaissance ; après avoir provoque un très grand nombre de beaux travaux, ou de rêveries mystiques, il s’est brisé laissant la place à d’innombrables ressemblances, simples, dispersées, indépendantes les unes des autres, balayées elles-mêmes peu après par le courant cartésien. Rappelons, pour ne