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v. — girart dans l’épopée française

secours à Hervis de Metz. Charles se range, non sans quelque répugnance, à cet avis, et envoie trois évêques à Hervis. Celui-ci promet son concours et ne tarde pas à se mettre en marche. Mais il n’était pas encore arrivé lorsque Charles apprend que Girart vient de mourir, après une courte maladie, exprimant son repentir d’avoir fait la guerre à son seigneur. Girart est enterré à Bar-sur-Aube où il avait fondé une abbaye[1], et c’est ainsi que se termine l’épisode qui sert, pour ainsi dire, de transition entre Hervis de Metz et Garin le Lorrain[2].


En dehors du poème perdu de Doon de Nanteuil, de la Mort de Beuve d’Aigremont et enfin de l’épisode, de Hervis de Metz dont je viens de donner une rapide analyse, je ne connais aucune chanson de geste où Girart joue un rôle tant soit peu considérable. Dans Aimeri de Narbonne, poème peu ancien, au moins en la forme sous laquelle il nous est parvenu, Girart de Roussillon figure au nombre des messagers chargés de demander en

  1. Ms. de l’Arsenal, fol. 43 v° b :

    Et dist li rois : « Mesagiers, biax amis,
    « Puet estre voirs que Ger. soit fenis
    « De Rossillon qui tant m’a mal basti ?
    — Oïl voir, sire, se Diex et foiz m’aïst ;
    « Assez pria, quant il dut defenir,
    « C’on vous mandast pour crier la merci,
    « Mais cil (si ?) neveu n’i vorent obeïr.
    « Hui a .iij. jors qu’il fu en terre mis
    « A une abie qu’il estora et fist
    « De Bar sor Aube, por voir le vous afi. » 

  2. On en trouvera une analyse plus détaillée dans une dissertation dont voici le titre : Die Beziehungen zwischen den chansons de Hervis de Mes und Garin le loherain. Inaugural-dissertation... von August Rhode. Marburg, 1881, pp. 28-34.