Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/134

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introduction

« Girart comte de Bourgogne » ; ici nous avons en plus le surnom « de Rosseillon », par lequel se manifeste l’influence de la légende. Il est à noter, du reste, que la même chronique ne souffle mot de Girart, ni sous le règne de Charles Martel, ni sous celui de Charles le Chauve.

Au xvie siècle encore, on trouve dans les compilations historiques un écho tardif de la renommée que le romancier avait faite à Girart de Roussillon. Voici un passage du chroniqueur Jacques Meyer où figure une fille de Girart, ce qui est en contradiction absolue avec tous les monuments que nous connaissons de la légende de ce personnage. Le quidam... referunt de la seconde phrase semble faire allusion à Jacques de Guise :

DCCLXV. Lydericus Harlebecanus in demortui patris Estoredi successit opes ductaque uxore Hermengarde filia Gerardi Ruscionensis, Englerannum filium sustulit, factusque est præfectus littoris ac maris Flandrici. Hunc Gerardum Ruscionensem quidam in Nerviis ad usque Oceanum imperitasse referunt, ut scripsimus alibi[1].

Ce passage de Jacques Meyer est reproduit en substance dans les Chroniques et Annales de Flandre d’Oudegherst (Anvers, 1571), fol. 30.

Plusieurs des témoignages qui précèdent montrent que les récits légendaires concernant Girart de Roussillon ont eu dans les Flandres un grand retentissement. Les textes qui vont être produits maintenant

  1. Commentarii sive Annales rerum Flandricarum libri septendecim, autore Jacobo Meyero Baliolano. Antuerpiæ, mdlxi<span title="Nombre . écrit en chiffres romains" style="text-transform:uppercase;">. In-fol.