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vii. — le roman en alexandrins

une fort mauvaise édition [1], est adressé à Jeanne de Bourgogne « femme le roi des Frans », à Eudes, comte de Bourgogne et d’Artois, sire de Salins, et à Robert de Bourgogne, comte de Tonnerre[2]. Plusieurs érudits et, avec eux, l’éditeur du poème, ont cru que Jeanne de Bourgogne était la femme de Philippe le Long, laquelle mourut en 1330. Voulant préciser davantage, les mêmes érudits, se copiant les uns les autres sans se livrer à aucune vérification, ont supposé que le poème datait de 1316[3]. Littré, rendant compte de l’édition dans le Journal des savants[4], s’aperçut que cette date était inadmissible, car, Eudes n’ayant eu le titre de comte d’Artois qu’à la mort de sa belle-mère, Jeanne de Bourgogne, femme de Philippe le Long, il serait inexplicable que l’auteur eût présenté celle-ci comme vivante au temps où Eudes était comte d’Artois. M. Delisle[5] a trouvé la solution du petit problème que Littré avait posé sans le résoudre : Jeanne de Bourgogne n’est

    Sens. C’est le n° 3322 (anc. B. L. Fr. 184) de l’Arsenal. — Le ms. de Bruxelles est connu par les morceaux étendus que Mone en a publiés dans l’Anzeiger f. Kunde d. deutschen Mittelalters, 1835, col. 208-222. — Enfin, le ms. de Paris a servi de base à l’édition ci-après indiquée.

  1. Le roman en vers de très excellent, puissant et noble homme Girart de Roussillon, jadis duc de Bourgogne, publié pour la première fois d’après les manuscrits de Paris, de Sens et de Troyes... par Mignard. Paris et Dijon, 1858. In 8° xlviii-458 pages. — M. Mignard, n’ayant pas eu l’idée de comparer le poème qu’il a édité avec ses sources, a laissé à faire tout le travail critique sans lequel cet ouvrage ne peut être placé à son rang dans la série des compositions relatives à Girart de Roussillon.
  2. Édition, pp. 14 et 15.
  3. Ibid., préface, p. x.
  4. 1860, p. 278 ; ou dans l’Histoire de la langue française du même, II, 404.
  5. Le Cabinet des manuscrits, I, 15, note 1.